Les usages de l’énergie réglementés par le Code de la Construction et de l’Habitation (chauffage, eau chaude, ventilation, climatisation, éclairage, auxiliaires) ne représentent qu’une partie de la consommation totale d’énergie. Celle-ci recouvre également les consommations d’énergie liées :
- aux usages mobiliers,
- à la mise à disposition des matériaux et des équipements utilisés (énergie grise),
- et aux déplacements des habitants.
Pour un bâtiment BBC-Effinergie, ces trois postes de consommations sont du même ordre de grandeur que les consommations d’énergie liées aux 5 usages réglementés.
Le Collectif Effinergie travaille donc à prendre en compte l’ensemble de ces consommations d’énergie.
Dans cet objectif, Effinergie a développé cet outil Eco-mobilité Effinergie en partenariat avec le CSTB, l’association Qualitel et avec le soutien financier de la Caisse des Dépôts. Il vise à faire prendre conscience de l’importance des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre engendrées par les déplacements des utilisateurs d’un bâtiment.
Le calcul des déplacements est restreint à celui des occupants du bâtiment dans leur mobilité quotidienne et locale. La mobilité longue distance, définie dans un rayon supérieure à 80 km, n’est donc pas prise en compte.
Il intègre des données génériques si l’utilisateur ne dispose pas de données plus précises. A l’inverse, celles-ci peuvent être spécifiées par l’utilisateur.
L’outil propose également de saisir des données qualitatives non prises en compte dans le calcul. Ces informations permettront par la suite de faire évoluer la méthode de calcul et de rendre l’outil plus robuste.
Le modèle de calcul proposé s’appui sur le schéma suivant.
L’utilisateur renseigne ici certaines caractéristiques du bâtiment ou du logement et de la parcelle.
Ces informations permettent de sélectionner les destinations concernées par les déplacements types. Elles sont également utilisées pour l’affichage des résultats.
Cette case permet de renseigner l’usage du bâtiment : Maison, logements collectifs, bâtiment tertiaire de type bureaux ou bâtiment d’enseignement supérieur, école, collège, ou lycée.
L’utilisateur renseigne ici la surface habitable du bâtiment du ou des logement(s) étudié(s). Si le bâtiment étudié est de type tertiaire, l’utilisateur saisit la surface utile.
Il peut indiquer une autre surface de référence s’il souhaite obtenir le résultat en fonction de cette surface (S-RT, surface de plancher…)
Ces données sont utilisées :
- pour estimer le nombre d’habitants du bâtiment ou du logement si celui-ci est n’est pas connu par l’utilisateur,
- et pour exprimer les résultats par m².
Cette partie permet à l’utilisateur
- d'évaluer les distances du bâtiment vers les destinations principales des occupants dans leur mobilité locale quotidienne.
- de définir l'accessibilité du bâtiment.
L’utilisateur rentre ici l'adresse ou la ville dans laquelle se situe le projet.
La localisation du projet permet de proposer des destinations proches du bâtiment et d’obtenir les données concernant le contexte urbain. Ces données sont issues du code officiel géographique de l’INSEE définissant l’appartenance géographique des communes.
Le nom de la commune permet d’obtenir une valeur par défaut pour le contexte urbain. L’utilisateur peut le modifier s’il le souhaite.
Le contexte urbain correspond à la localisation du bâtiment ou du logement dans l’environnement urbain.
- Ville & Centre : elle se caractérise essentiellement par :
- une forte densité de population, de bâti et d'emplois ;
- une diversité de fonctions regroupées sur un même espace : commerces, services aux usagers, activités économiques et administratives, équipements collectifs, logements, espaces publics d'agrément ;
- une bonne desserte en transports collectifs variable selon les secteurs du pôle urbain, qui sera caractérisée, selon la taille de l'agglomération par : une ou plusieurs lignes de TCSP (Transports Collectifs en Site Propre) dans les grandes agglomérations : métro, tramway ou BHNS (Bus à Haut Niveau de Service);
- un réseau de lignes de bus à niveau de fréquence élevé, partiellement mis en site propre ou bénéficiant de priorités à certains carrefours.
- Banlieue : elle correspond aux communes limitrophes de la ville-centre faisant partie du pôle urbain principal. Selon les territoires, il se peut que le pôle urbain principal soit uniquement composé de la ville-centre.
- Pôles secondaires : ils se caractérisent essentiellement par :
- un niveau de densité de population et de bâti significatif, mais moindre que le pôle urbain principal (notion de gradation) ;
- une diversité de fonctions, mais à rayonnement plus limité et reposant davantage sur l'offre commerciale et les équipements de proximité ;
- l'existence d'une desserte en transports collectifs, plutôt typée gares ferroviaires et/ou bus suburbains, présentant un certain niveau de service ou avec un potentiel de développement. La desserte en transports collectifs pourra varier d'un pôle à l'autre ou au sein d'un pôle selon la proximité de la gare notamment et du niveau de service offert (desserte cadencée de forte amplitude, ou non).
- Rural : Il s'agit de l'ensemble du territoire non identifié comme pôles urbains principaux ou secondaires. Cet espace est en général faiblement desservi par les transports collectifs, la dépendance à l'automobile y est plus forte qu'ailleurs. Par ailleurs, ces territoires génèrent souvent des déplacements longs, du fait de leur dépendance pour l'emploi à un pôle urbain relativement éloigné.
Des destinations proches du bâtiment sont proposées en fonction de l'adresse saisie. Si l’utilisateur saisit uniquement le nom de la commune, des destinations proches sont identifiées à proximité de la commune saisie.
L’outil identifie plusieurs destinations et en sélectionne une qu’il affiche sur la carte.
L’outil de géolocalisation cherche à proximité du bâtiment les destinations pertinentes. S’il ne trouve pas de destination pertinente en deçà d’une certaine distance, il ne propose pas de destination. Ainsi, pour être identifiées, les destinations doivent être à une distance inférieur à
- Ecole : 10 km
- Collège : 10 km
- Lycée : 20 km
- Achats : 15 km
- Loisirs, vie sociale : 15 km
L’utilisateur peut identifier et retenir d'autres destinations en cliquant sur l'icone correspondante puis sélectionnant celle qui lui semble plus pertinente. Il peut également positionner la destination directement sur la carte.
Les distances peuvent être saisies directement en kilomètres ou la zone peut être laissée vide pour utiliser les distance par défaut.
Les distances par défaut sont calculées à partir de données statistiques issues de l’enquête nationale transports. Ces distances varient en fonction du contexte urbain, de la catégorie d’occupants et de la destination.
L’utilisateur évalue l’accessibilité du site par les modes doux et par les transports en commun. Il peut sélectionner « Bon », « Moyen », ou « Mauvais ».
Accessibilité du site par les modes doux
- Bon :
- Le réseau de voirie dense et maillé et il y a très peu d'îlots infranchissables à proximité.
- La vitesse des voitures est basse (aménagements de type "zones 30" ou "zones de rencontre").
- Il y a des aménagements et connections piétons et cyclistes continus et de qualité sur la parcelle et aux alentours.
- Un service de vélo en libre service est disponible.
- Des aménagements favorisant les modes doux sont présents dans le bâtiment ou à proximité (parking ou local à vélo…)
- Moyen :
- Le réseau de voirie assez dense, il y a peu de discontinuités et d'îlots infranchissables.
- La vitesse des voitures est modeste.
- Il y a des aménagements piétons et cyclables présents sur la parcelle ou à proximité mais parfois discontinus.
- Faible :
- Le réseau de voirie est fortement hiérarchisé et favorise la voiture.
- Il y a peu d'aménagements piétons et cyclables.
Accessibilité du site par les transports en commun
- Bon :
- Dans une grande agglomération, il y a des lignes de "Transports collectifs en site propre" (TSCP) ou de ligne ferroviaire cadencée à proximité du bâtiment. Les transports en commun ont une bonne fréquence, une bonne régularité, une amplitude et un temps de parcours réduits.
- Dans une agglomération de taille moyenne, une desserte en bus est assurée de manière régulière et fréquente à proximité du bâtiment
- Moyen :
- Une partie de la zone urbaine est accessibles par des lignes de transports collectifs de bon niveau de service (TSCP, bus fréquents, train) mais pas nécessairement à proximité du bâtiment.
- Ou la majorité de la zone urbaine et le bâtiment sont accessibles par des lignes de niveau de service moyen.
- Faible :
- Il y a une faible accessibilité du bâtiment en transports collectifs et une dispersion des emplois dans des zones faiblement desservis.
Quatre méthodes sont proposées selon le niveau d’information disponible sur les occupants. L’utilisateur choisit la méthode retenue en cochant la case correspondante.
Les quatre méthodes de définition des occupants utilisent des données différentes et effectuent si nécessaire des estimations. Les niveaux de précisions sont donc variables.
L’utilisateur connait uniquement la surface du bâtiment, du ou des logements étudié(s).
L’outil utilise les formules de la méthode de calcul Th-BCE de la Réglementation Thermique pour obtenir le nombre d’occupants à partir de la surface habitable ou de la surface utile pour les bâtiments tertiaires de type bureaux.
Une répartition par classe d’âge est ensuite réalisée de manière automatique en s’appuyant sur des données statistiques issues des enquêtes ménages déplacements. La répartition se fait selon le contexte urbain et selon les 4 classes d’âges :
- enfants de 5 à 10 ans
- enfants de 11 à 14 ans
- enfants de 15 à 17 ans
- actifs de 15 à 64 ans ayant un emploi
- autres
S’il s’agit d’un bâtiment tertiaire de type Bureaux, la totalité du nombre d’occupants est affecté aux « Actifs de 15 à 64 ans ayant un emploi. »
Cette option n’est pas disponible pour les bâtiments de type enseignement.
L’utilisateur dispose du nombre d’occupants total du bâtiment ou du logement mais n’a pas d’élément complémentaire. Si l’utilisateur rentre cette information, une répartition par classe d’âge est alors estimée à partir des données statistiques issues des enquêtes ménages déplacements. La répartition se fait selon le contexte urbain et selon les 4 classes d’âges.
S’il s’agit d’un bâtiment tertiaire Bureaux, la totalité du nombre d’occupants est affecté à la classe d’âge « Actifs de 15 à 64 ans ayant un emploi ».
Cette option n’est pas disponible pour les bâtiments de type enseignement.
L’utilisateur connait le nombre de logements, leur typologie et leur surface moyenne.
L’outil utilise les formules de la méthode de calcul Th-BCE de la Réglementation Thermique pour calculer le nombre d’occupants.
La répartition par classe d’âge est réalisée de manière automatique en s’appuyant sur des données statistiques issues des enquêtes ménages déplacements. La répartition se fait selon le contexte urbain et selon les 4 classes d’âges.
Cette option n’est pas disponible pour les bâtiments de type tertiaire.
Si l’utilisateur connait le nombre d’occupants du bâtiment ou du logement et leurs catégories, il s’agit du niveau de description le plus élevé.
Aucune estimation n’est réalisée et l’outil utilise directement ces informations pour obtenir les habitudes de mobilité des occupants.
Cette option est la seule disponible pour les bâtiments de type enseignements. Il est nécessaire de connaitre ou d’évaluer le nombre d’élèves et le nombre d’enseignants (et autres personnels).
Une fois l’ensemble des informations saisies dans le questionnaire, l’utilisateur obtient la consommation annuelle d’énergie en énergie primaire (en kWh) et les émissions annuelles de gaz à effet de serre (en kgeqCO2). Les résultats sont donnés par occupant, par m², par logement (pour des bâtiments à usage d’habitation) ou globaux.
Ces résultats sont obtenus en utilisant les impacts environnementaux de chaque mode de transport. Les données utilisées sont issues de la base Ecoinvent 2.2 retraité sous la base de données SLCA (Eco_2004). Les impacts considérés prennent en compte la fabrication, l'exploitation, l'entretien et la fin de vie de chaque mode de transport.
Une échelle relative du potentiel d’écomobilité est proposée. Cette échelle est construite à partir des résultats qu’auraient obtenus un bâtiment équivalent disposant d’une meilleure ou d’une moins bonne accessibilité et situé dans d’autres contextes urbains.
Les résultats détaillés fournissent des informations plus fines sur les données intermédiaires du calcul ainsi que d’autres résultats potentiellement intéressants.
Ces résultats détaillés sont accessibles uniquement aux utilisateurs inscrits pour les projets enregistrés dans l’outil.
Cette partie compare les résultats obtenus avec ceux des autres projets saisis dans l’outil. La comparaison peut être faite avec tous les projets, avec les projets de même typologie ou avec les projets de même typologie situé dans le même contexte urbain. Les résultats peuvent être affichés par an, par an.m² ou par an.personne.
Cette partie affiche le nombre d’occupants saisi ou évalué par l’outil pour effectuer les calculs.
Cette partie détaille les parts modales de chacun des modes de transports évalués utilisé par l’outil en fonction des différentes destinations. Ces parts modales varient en fonction du contexte urbain de l’accessibilité du bâtiment et bien sûr de la destination.
Cette partie permet d’afficher les distances cumulées parcourues par l’ensemble des utilisateurs du projet en km/jour que l’outil a estimé. Elle affiche également les distances parcourues estimées pour chaque utilisateur.
Les données sont affichées par chacun des modes de transport : voiture, transports en commun, deux roues, vélo, marche.
Cette partie permet d’afficher les consommations d’énergie et les émissions de CO2 réparties par mode de transport ou réparties par destinations. Elle permet donc d’évaluer plus finement l’impact des déplacements selon leur motif ou selon le mode de transport et de connaitre les plus impactant.
Cette partie permet d’afficher les principaux indicateurs des impacts environnementaux. Ainsi, en plus des consommations d’énergie et des émissions de CO2, on retrouve la consommation d’eau et la production de déchets liés aux déplacements générées par le bâtiment.
Ces impacts sont affichés par m², par personne, par logement pour les bâtiments de logements et en totalité.
Cette partie compare schématiquement le poids des différents indicateurs de consommations d’énergie :
- les consommations d’énergie réglementées
- les consommations d’énergie non réglementées dites « mobilières » ou « électro-domestiques »
- les consommations d’énergie grise, liées à la mise à disposition des matériaux de construction
- et les consommations d’énergie liées aux déplacements, évaluées par l’outil
Le graphique affiche des valeurs forfaitaires moyennes pour les 3 premiers postes de consommations. Seules les consommations d’énergie liées aux déplacements varient.